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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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19 juin 1879

Paris, 19 juin [18]79, jeudi matin, 10 h.

Cher bien-aimé, je suis sous les armes depuis déjà longtemps et prête à partir avec toi, non à la conquête du monde, mais à l’assaut du Congrès [1]. J’espère que la citadelle ne sera pas trop difficile à enlever. Le temps semble vouloir s’humaniser un peu mais ma jambe persiste dans son mauvais vouloir et j’en souffre toujours autant. Autre guitare, plus amusante celle-là, c’est que tu as bien dormi et que tu te portes on ne peut pas mieux. J’espère que le Congrès ne te fatiguera pas trop et qu’il finira d’assez bonne heure pour nous permettre de recevoir nos chers hôtes de ce soir, Vacquerie et sa famille. Cléry m’a écrit pour me dire qu’il viendra seul ce soir ce dont je suis très contente à cause du chiffre 13 que sa femme nous aurait apporté si elle était venue. Tout est donc pour le mieux si tu m’aimes comme je t’aime de tout ton grand et inépuisable cœur.

[Adresse]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF, 16400, f. 156
Transcription de Chantal Brière

Notes

[1La proposition du député Laroche-Joubert consistant à abroger l’article 9 de la loi du 25 février 1875 fixant à Versailles le siège des pouvoirs publics est adoptée par les deux chambres réunies en Assemblée nationale à Versailles le 19 juin 1879.

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