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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 3 décembre 1858, vendredi matin, 10 h.

Bonjour, mon cher adoré, bonjour, je t’aime et toi ? Je t’écris ma fenêtre ouverte comme en été grâce aux caprices de ce climat honnête et tempéré. J’espère que tu as passé une bonne nuit ? Quant à moi, j’ai beau me bourrer de pilules du plus gros calibre, rien ne me fait, et je suis aussi grosse Juju comme devant. Dans l’intention de favoriser le remède du docteur par la chaleur, je suis restée au lit jusqu’à présent. Mais, de toutes ces précautions, je n’y ai gagné qu’un affreux mal de tête. Aussi, c’est bien décidé, je ne prendrai plus aucune drogue et je ne m’en porterai ni pire ni mieux. À propos, hier au moment de me coucher, j’ai vu de la lumière dans ton lucoot pendant cinq à six minutes. Il n’est pas probable que ce fût toi et j’ai pensé qu’on faisait ta couverture. Du reste, si tu attaches quelque importance à ce fait, il te sera facile de l’approfondir avec ce renseignement qu’il était juste 10 h. 20 au moment où j’ai remarqué la lumière. En attendant, je t’aime comme si je n’étais pas la plus stupide et la plus grotesque des femmes malades et bien portantes.

Bnf, Mss, NAF 16379, f. 336
Transcription d’Anne-Sophie Lancel assistée de Florence Naugrette

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