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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 28 novembre 1858, dimanche 4 h. ¼ du soir

Je vois sur ma table mon pauvre petit Toutou qui aboie à la restitus pendant que vous courez la prétentaine sous prétexte de vous promener sous le brouillard et sous la pluie, sans compter que votre look-outa est tout grand ouvert, ce qui est bien trouvé pour un homme qui relève d’une affreuse maladie comme toi [1], mon pauvre adoré. Vraiment c’est trop compter sur tes forces et ta bonne santé que de l’exposer comme tu le fais tous les jours par tous les temps. Je grogne au lieu de te sourire parce que cela me tourmente et pour un peu j’enverrais Suzanne dire à une de tes servantes de fermer ta fenêtre. Malheureusement je crains de contrarier ta femme, sans cela il y a déjà longtemps que j’aurais envoyé Suzanne prévenir une Rosalie quelconque. Justement te voilà, tu pourras donner les ordres toi-même, tu prends le bon parti, mon bien-aimé, en allant fermer toi-même ta chambre. Je t’aime, mon Victor, je voudrais ajouter ce qui me reste de jours aux tiens pour te faire la vie plus longue.

Bnf, Mss, NAF 16379, f. 331
Transcription d’Anne-Sophie Lancel assistée de Florence Naugrette

a) « lucoot ».

Notes

[1Pendant l’été, Hugo a failli mourir de l’anthrax.

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