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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1834 > BnF, Mss, NAF 16322, f. 294-295

3 h. du matin

Tant que j’ai espéréa te voir, je n’ai pas dormi – Maintenant que je n’ai plus d’espoir, je ne dors pas davantage parce que j’ai des chagrins – le chagrin de ne pas t’avoir vu, le chagrin d’avoir été maussade et hargneuse quand toi tu étais doux et charmant – Toute ma soirée me repasse dans l’esprit et me cause une douleur de cœur atroce et insupportable – Je me trouve bien coupable de te tourmenter et malgré moi je retombe dans ce tort – qu’on appellec la jalousie – Je crains de te déplaire et je me défigure par cette passion hideuse, la jalousie – Je te rends malheureux – quand je voudrais te saturer de bonheur – Oh ! je suis bien coupable – Mais je suis bien à plaindre car je suis jalouse – Et de qui ? De la plus belle, de la plus douce, de la plus admirable femme de la terre – et cette femme ! C’est la tienne – Mon Dieu, pardonnez-moi – Ce que je souffre est une assez grande expiation de ma faute –
Mon Dieu, mais je l’aime. Je t’aime, mon Victor – Tout est là – Tu me pardonnes, n’est-ce pas ? Et tu m’aimes autant ? Je l’espère ou bien j’aime mieux mourir.

Juliette

[Adresse]
Pr mon Victor

BnF, Mss, NAF 16322, f. 294-295
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette
[Guimbaud, Massin]

a) « espérée ».
b) « dormie ».
c) « appèle ».

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