Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1858 > Septembre > 8

Guernesey, 8 septembre 1858, mercredi matin, 9 h.

Bonjour, mon pauvre patient, bonjour, mon doux martyr, bonjour. J’ai le cœur tout remué en pensant que c’est peut-être en ce moment-ci qu’on te taille en pièces. On aa beau dire que ce n’est rien qu’une incision… cruciale… je voudrais bien voir ceux qui en parlent si gaillardementb aux prises avec le bistouri, même repassé de chloroforme, il est probable que leur vaillantise serait assez piteuse et leur rire assez jaune. Mais tout cela, mon pauvre bien-aimé, ne remédie guère à tes souffrances et je ne sais plus qu’en dire si ce n’est que je suis bien malheureuse de ce nouvel accroc à ta convalescence. Je n’ose pas envoyer chez toi ce matin savoir ce qui se passe pour ne pas désobliger ta femme par cette marque de sollicitude. J’attendrai que tu puisses m’apporter toi-même des nouvelles de l’opération. Jusque-là il faut que je tâche de brider mon impatience avec l’espoir que tout s’est bien passé et que tu pourras peut-être dîner ce soir avec moi. S’il suffit de le désirer et de t’aimer pour que tu sois soulagé et guéri tout de suite, tu l’es certainement déjà mon pauvre adoré. Mais hélas ! Je sais trop depuis trois mois que l’amour est une panacée impuissante.

Bnf, Mss, NAF 16379, f. 256
Transcription d’Anne-Sophie Lancel assistée de Florence Naugrette

a) « on n’a ».
b) « soient » ajouté par erreur au-dessus de la ligne.

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne