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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 15 février [18]78, vendredi matin, 11 h.

Toi aussi, mon pauvre bien-aimé, tu passes de mauvaises nuits ? J’en suis, non pas surprise, car cela devait arriver avec ton travail forcé et tes habitudes de veilles, mais j’en suis triste et je m’en inquiète car je connais ton dédain pour tout ce qui concerne ta santé et je crains que tu ne tiennes aucun compte de cet avertissement de la nature qui t’indique d’avoir à moins surcharger ta vie de travaux surhumainsa et de soirées moins prolongées. Hélas ! tous ces sages conseils ne te convaincrontb pas et tu n’en continuerasc pas moins à te surmener comme si de rien n’était. Pendant ce temps-là notre cher anniversaire [1] frappera à notre cœur demain pour nous rappeler que nous nous aimons depuis quarante-cinq ans révolus, sans préjudice des années que Dieu nous accordera encore sur cette terre et de l’éternité d’amour dans le ciel que nous avons méritéed, je l’espère. Je te souris, je t’adore et je te bénis.

BnF, Mss, NAF, 16399, f. 43
Transcription de Chantal Brière
[Pouchain]

a) « surhumain ».
b) « convaincrons ».
c) « continuera ».
d) « mérité ».

Notes

[1Le 16 février 1833 est pour Juliette et Hugo la date sacrée de leur première nuit d’amour.

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