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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 10 janvier [18]68, vendredi, 8 h. ½ du m[atin]

Je me suis tellement attardée à dormir ce matin que j’ignore à quelle heure tu t’es levé. Mais je serais bien contente si j’étais sûre que tu as passé une aussi bonne nuit que la mienne. En attendant que tu me le confirmes, je prends mon désir pour une certitude. Je vois avec terreur s’accumuler le tas des journaux. Déjà j’ai été forcée d’en débarrasser la table et je les ai fourrés dans une armoire. Et cependant, je m’acharne à leur lecture jour et nuit. Mais il n’y a aucun moyen pour moi d’arriver à lire seulement ce qu’on écrit sur toi puisque tous les journaux en sont pleins et se multiplient de jour en jour. D’un autre côté, je ne veux pas lâcher une seule ligne où ton nom soit mêlé. Comment faire ? That is the question. Je me dépêche d’achever mon gribouillis pour épeler le plus possible de ta gloire ce matin. Justement, en ce moment il fait un soleil d’apothéose qui me donne dans l’œil. C’est le moment ou jamais de plonger jusqu’au cou dans votre renommée. Je t’adore.

BnF, Mss, NAF 16389, f. 10
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

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