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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 24 juillet 1856, jeudi, midi ½

Bonjour, mon cher petit homme, bonjour. Je t’aime tant que je ne sais comment te le dire et par où commencer mon amour qui n’a pas de fin. D’abord, que je te remercie pour la bonne petite soirée que tu m’as donnée hier et pour laquelle j’avais réservé toutes mes forces afin de n’en pas perdre une goutte, et je me vante d’y avoir réussi car depuis le premier moment de ton entrée chez moi, jusqu’à la dernière minute de ton départ, j’ai été tout entière à mon bonheur. Je n’aurais pas mieux demandé que de prolonger au-delà du terme trop court que tu avais fixé cette aimable petite soirée, mais j’ai craint de prendre sur ton repos qui m’est plus précieux encore que mon plaisir personnel. Dans ce moment-ci, je vois tes ouvriers aller et venir sur ton toit et une espèce de bonhomme debout sur le mien, ce qui me prouve qu’on travaille pour nous deux en même temps aujourd’hui. J’espérais que tu serais venu ce matin, il paraît que tu ne l’as pas pu, ce qui rejette ma chance à ce soir à cause de la poste. À propos de la poste, je te fais souvenir que nous avons plusieurs lettres passées à faire en COLLABORATION. Jusqu’à présent, je n’ai pas eu le courage de te le dire de BOUCHE mais je m’enhardis sur le papier, QUI SOUFFRE TOUT, à te rappeler cette assommante corvée. Sur ce, mon cher petit homme, permettez que je me dérobe à vos fureurs et que je me fourre dans un trou de souris.

Juliette

Bnf, Mss, NAF 16377, f. 200
Transcription de Mélanie Leclère, assistée de Florence Naugrette

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