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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 22 avril 1856, mardi matin, 11 h.

Bonjour, mon adoré petit Toto, bonjour. Je regarde avec un œil d’envie cette belle journée de printemps dont nous ne profiterons pas plus l’un que l’autre probablement. Quant à moi, il m’est impossible d’aller où tu n’es pas et de trouver du plaisir sans toi même à regarder les choses du bon Dieu, si charmantes pourtant quand c’est toi qui me les montres et me les expliquesa dans tout ce qu’elles ont de doux et de ravissant : les fleurs qui s’ouvrent, les oiseaux qui chantent, le soleil bénissant la terre. Tout cela si joyeux à voir avec toi me devient absolument indifférent quand tu n’es pas là. Ce petit coin de l’univers si admirable qui s’encadre devant ma croisée et qui me plaît tant quand je le vois par-dessus ton épaule me paraît triste et maussade à regarder seule. Il me semble que je suis moins stupide auprès de toi et que mon pauvre esprit rayonne de tout le bonheur que j’éprouve. Dans ce moment-ci je sens qu’à l’exception de mon amour tout est éteint en moi. Je t’aime et toute ma vie est dans ce mot-là.

Juliette

BnF, Mss, NAF, 16377, f. 125
Transcription de Chantal Brière

a) « c’est toi qui me les montre et me les explique ».

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