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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 12 janvier 1856, samedi soir, 4 h.

Les cidres se suivent pour toi, mon adoré, et la solitude du jour ressemble à celle de la veille pour moi, mon beaucoup trop bien-aimé. J’espérais que tu viendrais de bonne heure aujourd’hui pour me rabibocher un peu de toute cette longue semaine d’ennui et d’isolement, mais je vois que tu ne viendras qu’à la dernière extrémité de l’heure de ton dîner. Il n’est pas probable non plus que tu m’apportes à voir les dessins ce soir. De tout cela, mon pauvre adoré, il résulte que J’AI pas trop contente et que je me trouve lésée, lésée, lésée, parfaitement lésée dans mon bonheur. Oh ! quel bonheur te voilà !

8 h. ½

Je t’ai vu, j’ai vu les beaux dessins. Je suis heureuse et je choisis le plus admirable des deux ou plutôt des TROIS si tant est qu’on puisse faire un choix dans ce qui est également beau. Merci, mon cher bien aimé, de ton délicat procédé ; merci de ton aimable attention, merci de ta ravissante bonté pour moi, merci. SOUFFLEZ, VENTS ! DÉCHAÎNEZ-VOUS, OURAGAN ! HURLEZ, TEMPÊTE  ! Je m’en fiche : j’ai vu mon cher petit Toto, je l’aime et je crois qu’il m’aime un peu aussi. Je suis au troisième ciel et le sort de la terre m’est tout à fait indifférent. Bonsoir, cher bien-aimé, dors bien, pense à moi en rêve, aime-moi toujours et sois béni à présent et jusque dans l’éternité dans ta gloire et dans ton bonheur.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16377, f. 14
Transcription de Christelle Rossignol assistée de Chantal Brière

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