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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 28 avril 1857, mardi après-midi, 4 h.

Tu ne reviens pas, mon doux adoré, ce qui m’empêche de te demander pardon d’un petit mouvement d’impatience, ou pour mieux dire de souffrance, car j’ai une migraine qui me rend folle depuis ce matin et même un peu méchante malgré moi. Certes, mon pauvre adoré, je profite trop de l’hospitalité que je te donne sous prétexte d’atelier pour ne pas en être très reconnaissante, très fière et très heureuse de tout mon cœur et de toute mon âme. Mais mon mercredi a ses exigences que la petitesse de ma maison et l’encombrement momentané des maçons rendent aussi plus agaçantes et plus impérieuses que tous les autres mercredisa. Voilà pourquoi je t’ai demandé ce matin de serrer tes affaires plutôt aujourd’hui que demain, toujours à cause des maçons qui ne nous laisserontb que le temps juste de faire le dîner. Seulement j’ai eu le tort de te le demander avec impatience et je m’en repens de toutes mes forces quoique la migraine soit la vraie coupable et non pas moi. Cher adoré, je t’aime, je voudrais baiser tes chers petits pieds nuit et jour en signe de respect et d’adoration et c’est bien à mon cœur défendant quand je suis méchante et maussade.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16378, f. 71
Transcription de Chantal Brière

a) « mercredi ».
b) « laisserons ».

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