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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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3 avril 1857

Guernesey, 3 avril 1857, vendredi soir, 7 h.

Je n’ai vraiment pas de chance, mon cher petit homme, pour une pauvre petite fois par hasard que tu es auprès de moi, il faut qu’il m’arrive quelqu’un qui te chasse. Ainsi je t’aurai vu en toute la journée quelques minutes en plusieurs fois. Ça n’est pas régalant. Encore si je pouvais prévoir les rares occasions où je pourrais sortir avec toi ce serait une charmante compensation mais il n’en esta rien et c’est toujours quand je suis dans mes arias de ménage et faite comme une sorcière que tu viens me proposer de sortir à l’improviste. Tout cela enchevêtré de toutes sortes d’incidents saugrenus qui se passent autour de moi et d’idées biscornues qui s’entremêlent dans ma tête font du reste de mon existence une chose assez maussade et fort ennuyeusec comme tu peux en juger par le ton uniformément lamentable de mes restitus. Cependant, mon pauvre doux adoré, je sens qu’il ne serait pas juste de te rendre responsable de mon guignon et je me hâte de te sourire et de te donner mon âme dans un baiser.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16378, f. 58
Transcription de Christine Routier-Lecarpentier assistée de Chantal Brière

a) « n’est ».
b) « ennuieuse ».

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