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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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16 mars 1857

Guernesey, 16 mars 1857, lundi après-midi, 9 h.

Je t’aime, je t’aime et je t’aime, mon doux adoré, voilà le fond et le tréfonds de cette restitus ainsi que de celui de toutes les autres passées et à venir. Cette profession de foi faite, je me trouve tout à fait à court pour remplir le reste de ma petite feuille de papier, faute d’un peu d’esprit et d’imagination. Autrefois, les baisers, les tendresses servaient à combler les nombreuses lacunes entre mon cœur et mon esprit. Maintenant, mon pauvre amour n’a plus ces doux auxiliairesa pour l’aider à sortir de son trou, aussi il y reste tristement enfoui. En attendant que mon âme l’emporte sur ses ailesb au ciel où tu le retrouveras bientôt, plus jeune, plus tendre et plus radieux qu’auparavant. En attendant, il faut te résigner à me voir dans mon informe chrysalide de stupidité. Ah ! te voilà, quel bonheur ! Cela vaut mieux que tout le style et toute l’éloquence du monde.

7 h. ½

Je t’aime encore plus de tout le temps écoulé depuis le premier mot de cette restitus en attendant tout ce qui s’ajoutera pendant l’éternité de nos deux âmes.

BnF, Mss, NAF 16378, f. 46
Transcription de Anne-Lise Narvaez assistée de Florence Naugrette
[Souchon]

a) « auxilliaires »
b) « aîles »

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