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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 29 septembre [18]73, lundi matin, 8 h.
Jour anniversaire de Petite Jeanne

Mon bonjour à Dieu et à toi, mon cher bien-aimé, est une action de grâce infinie comme ma reconnaissance et comme mon amour : c’est aujourd’hui l’anniversaire de naissance de Petite Jeanne, c’est-à-dire fête au ciel et sur la terre comme dans ton cœur et dans le mien. Ce serait peut-être le moment de la conduire, ainsi que son cher frère Petit Georges, à Marie Tudor ce soir [1]. Je suis sûre que cela les amuserait beaucoup et qu’ils ne dormiraient pas. Si, par impossible, ils s’endormaient, on pourrait les faire reconduire en voiture par une de leurs nombreuses bonnes qui serait toujours là pour cette éventualité. Nous aurions ainsi double joie, la leur et la nôtre. Tu verras tantôt si c’est possible. En attendant, je voudrais te consulter encore une fois sur ce qu’il faut que je fasse avec les Dames Kieffer et Felini [2]. Je trouve qu’il serait plus convenable de leur envoyer la somme avec une lettre de remerciement que de leur donner la peine de la venir chercher elles-mêmes. Ne le trouves-tu pas ? De plus je tiendrais à leur offrir une loge, ou tout au moins quatre excellentes places, pour les dédommager du dérangement et du tourment que je leur ai causé. Je suivrai en cela comme toujours ton avis qui sera pour moi le meilleur. Il va falloir aussi que j’écrive à Suzanne pour lui assigner la date à laquelle elle doit partir de Guernesey ainsi que l’itinéraire qu’elle aura à suivre. J’ai encore à répondre à nos braves Berru sans compter un petit mot de résurrection à mon pauvre Louis [3]. Tu vois que je ne manque pas d’occupations aujourd’hui sans parler des affaires du ménage qui vont quand même. Tout cela sans préjudice de mon bonheur qui est aussi grand que ton amour et que le mien mis bout à bout de la terre au ciel.

BnF, Mss, NAF 16394, f. 275
Transcription de Manon Da Costa assistée de Florence Naugrette

Notes

[1On rejoue Marie Tudor à la Porte-St-Martin.

[2À élucider.

[3(Jean-)Louis Koch, neveu de Juliette Drouet.

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