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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 11 juillet [18]73, vendredi matin, 8 h.

Te guetter depuis une heure et te manquer au bon moment, voilà ma chance ce matin, mon pauvre bien-aimé ! Mais je l’accepte si tu as bien dormi comme je l’espère. En attendant que j’en sois bien sûre je te fais penser à nous préparer de la collation pour tantôt. Joséphine que j’avais envoyéea offrir ses services chez toi vient de revenir et me dit que la mère Morvan croit qu’elle suffira pour la besogne de la journée dans toute ta maison. C’est ce que nous verrons car je tiens, dans tous les cas, Joséphine à ta disposition tant que la pauvre Mariette sera malade. Il paraît qu’elle est en ce moment au paroxysmeb de son mal et qu’elle souffre affreusement. Je ne comprends pas que Corbin n’ait pas trouvé d’adoucissement à d’aussi longues et d’aussi atroces souffrances que [celles-là ?]. Je plains la pauvre fille autant que je t’adore.

Adresse :
Monsieur Victor Hugo
Hauteville House

BnF, Mss, NAF 16394, f. 209
Transcription de Manon Da Costa assistée de Florence Naugrette

a) « envoyé ».
b) « paroxisme ».


Guernesey, 11 Juillet [18]73, vendredi, 1 h. ½ après-midi

Tu me combles, mon cher adoré, sous prétexte de ceci et de cela, en venant me voir hors de tour. Je n’en suis pas plus fière pour cela mais j’en suis fièrement plus heureuse et je m’en vante. Je ne serais pas étonnée que Marie Tudor fût prête à passer le 1er septembre prochain. C’est une si belle et si importante partie à jouer que directeurs et acteurs doivent s’empresser à qui mieux mieux afin d’arriver premier pour inaugurer la bonne saison théâtrale avant tous les autres théâtres. Je ne sais pas si ton indifférence à l’endroit de la première représentation de la reprise de tes pièces persiste mais moi je donnerais beaucoup de choses pour assister à celle-ci. Il est vrai que je donnerais beaucoup plus encore pour que tu sois en pleine possession de ton fils guéri, de tes petits enfants et de leur mère. En attendant que ce jour béni arrive, je t’aime, je t’aime, je t’aime à perte d’âme. Je t’embrasse de tout mon cœur.

BnF, Mss, NAF 16394, f. 210
Transcription de Manon Da Costa assistée de Florence Naugrette

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