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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 23 septembre 1861, lundi matin, 7 h. ¾

Bonjour, mon cher petit homme bonjour, je t’aime et je te souris si tu as passé une bonne nuit et si tu te portes bien ce matin. Autrement je me renfrogne et je regrette de m’être mise en frais de bonne santé de belle humeur et de bon amour contents.
Cher bien-aimé, tu vois par ce gribouillis matinal que je ne demande pas mieux que de t’aimer de toute mon âme, que d’être forte comme un turc et geaie comme un pinson. Il ne dépend que de toi que ces bonnes dispositions ne changent jamais et qu’elles durent autant que ma vie. Je regrette que tu aies fait hier une consultation occultea avec le docteur Corbin à mon sujet puisqu’elle devait avoir pour résultat de retarder ta copie sans profit pour mes yeux que j’occupe toujours d’une façon ou d’autre, mais au grand détriment de mon bonheur présent et d’une grande presse pour l’avenir. Enfin j’espère que tu te rendras à l’évidence et que tu me restituerasb le plus tôt possible mon manuscrit. En attendant je t’aime double et entre quatre zyeux plein mon cœur et plein mon âme et je te crois aveuglément le plus… moi et veux pas dire… fidèle des Totos. Sur ce, je vous embrasse de confiance et sans y regarder de trop près et je vous adore à brûle-pourpoint.

BnF, Mss, NAF 16382, f. 105
Transcription de Florence Naugrette

a) « oculte ».
b) « restituras ».

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