26 juin 1873

Guernesey, 26 juin [18]73, samedi matin

Chou^a-blanc encore ce matin, mon grand bien-aimé, mais tu nous donnes tous les jours, depuis que tu nous lis ton formidable Quatrevingt-Treize, tant de sujets d’admiration, d’éblouissement, d’attendrissement, de vénération et d’adoration que je n’ai pas le droit de me plaindre trop haut quand j’ai le malheur de perdre une parcelle de mon bonheur le matin faute d’être arrivée pour te happer au passage du Torchon radieux. Hélas ! je pense déjà avec regret que tout ce flot de splendeur, que toutes ces richesses de ton génie vont disparaître en même temps que ton Paul Meurice. Comme ces reliquaires et ces trésors des vieilles cathédrales qu’on ne montre qu’aux têtes couronnées et dont le commun des martyrs comme moi profite par occasion, je n’ai guère de chance de me retrouver à pareille fête de longtemps. C’est égal, j’en suis bien fière et bien heureuse et y remplis mon cœur, mon [illis.] et mon âme de toutes tes sublimités.

BnF, Mss, NAF 16394, f. 192
Transcription de Maggy Lecomte et Manon Da Costa assistées de Florence Naugrette

a) « choux ».