12 juin 1846

12 juin [1846], vendredi matin, 11 h.

Plus que jamais [plusieurs mots illisibles] mon âme, ma vie, mon amour et mon adoration à toi, mon Victor généreux, dévoué et sublime. Je suis brisée et consternée. Je souffre tout ce qu’une mère qui sent que son enfant lui échappe souffre, mais je t’aime. Je t’aime mon Dieu, je t’aime, je [plusieurs lignes illisibles] ce matin [plusieurs lignes illisibles] depuis [plusieurs mots illisibles] elle est tranquille mais cela ne peut pas durer longtemps et d’ailleurs ces moyens-là [s’usent  ?] vite avec elle. Tous les jours [plusieurs mots illisibles] Je suis triste, mon Victor, triste comme jamais je ne l’ai été. [plusieurs lignes illisibles]. Je suis [encore  ?] auprès de ma pauvre fille [plusieurs mots illisibles] et plus désespérée encore que de coutume car aux inquiétudes [plusieurs lignes illisibles] que me causent [illis.] le regret de notre séparation.
J’ai pris un bain ce matin pour me délasser le corps que j’ai [rompu par la fatigue  ?] [plusieurs mots illisibles] d’un autre côté je vois [illis.] Eugénie [plusieurs lignes illisibles] J’ai envoyé la lettre [plusieurs mots illisibles] au sujet de cette chère [plusieurs mots illisibles] à Versailles. Il me manifeste le désir que lui et sa femme ont de se rapprocher de moi [plusieurs mots illisibles] pour prendre des informations à ce sujet auprès de M. Levot son ami. Quand il me les fera parvenir j’aurai encore recours à ton inépuisable bonté pour que tu laisses [plusieurs mots illlisibles]. D’ici-là, mon adoré, tu ne peux que t’informer auprès de M. [plusieurs mots illisibles] quelle [plusieurs mots illisibles] on pourrait [plusieurs mots illisibles] pour te donner [plusieurs mots illisibles] Malgré tout le désir que [plusieurs mots illisibles] mais je suis si triste d’ailleurs que je n’ai de cœur à rien si ce n’est à t’aimer plus que de toutes mes forces.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16363, f. 149-150
Transcription de Marion Andrieux assistée de Florence Naugrette