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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 26 août 1859, vendredi matin, 7 h. ½

Bonjour, mon cher adoré, bonjour de tout mon cœur, de tous mes yeux et de toute mon âme. Comment vas-tu ce matin, mon pauvre cher bien-aimé ? Depuis deux jours, je te trouve l’air bien triste, bien fatigué et bien contrarié. Je sais que tu as plus d’une raison pour être tout cela à la fois et je ne m’étonne pas de te voir envahir par ces trois maussades choses, mais je te plains et j’en souffre car rien ne m’est plus insupportable et plus douloureux que de savoir que tu n’es pas aussi heureux que je le désire. J’espère que toutes tes agaçantes tracasseries vont bientôt finir, mon pauvre doux tiraillé et exploité, et que tu seras bientôt hors de tes affreux paresseux d’ouvriers et que tu pourras enfin t’asseoir tranquillement au milieu de toute [ta] famille réunie, heureux, souriant et béni. Je te le souhaite de toute la force de mon amour. En attendant, mon cher bien-aimé, je te remercie à genoux de l’accueil particulièrement bienveillant, bon, doux et affectueux que tu fais à mes chers bretons [1]. Jamais du reste, je crois, tu n’auras mieux placé et dans des cœurs plus reconnaissants ton trésor de cordialité, de bonne grâce et de générosité, que dans ces braves gens-là. Je t’en remercie autant que je t’aime.

BnF, Mss, NAF 16380, f. 193
Transcription de Mélanie Leclère assistée de Florence Naugrette

Notes

[1La sœur et le beau-frère de Juliette Drouet, en visite chez elle.

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