26 janvier 1877

Paris, 26 janvier [18]77, vendredi, 3 h. ¼

Cher bien-aimé, je me hâte d’user de l’encrier après toi et avant l’arrivée de Lesclide pour m’accuser de lâcheté et de paresse durant ce temps, plutôt bon que mauvais et meilleur, dans tous les cas, pour mon cœur qui t’adore que ne le sera le coin du feu pour mes vieilles douleurs vu ton absence. Je me repens mais trop tard de ma couardise. Une autre fois je serai moins prudente c’est-à-dire plus brave. En attendant je rumine ma forte bisque qui, pour un peu plus, dégénérerait en un vrai chagrin. Si j’y pense, je te prierai de me dire, avant de sortir, si tu es d’avis d’inviter Carjat pour dimanche en même temps que Lesclide qui s’était chargé de me dire le désir qu’il a de te voir le plus tôt possible ; et comme mes petits Koch ne viendront pas dimanche, on pourrait disposer de ces deux places en leur faveur si tu y consens. Mais que tu y consentes ou non, je t’adore. Attrapé !

BnF, Mss, NAF 16398, f. 27
Transcription de Guy Rosa