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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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13 juin 1857

Guernesey, 13 juin 1857, samedi soir, 6 h. ¼

Je profite de l’inexactitude de Suzanne pour te pondre ma petite restitus avant le dîner, mon cher petit homme, et pour te remercier de la charmante petite promenade apprivoisée que tu viens de me faire sans préjudice de celle de ce soir sur laquelle je compte en dépit de mes stupides pattes. Je trouve que tu m’as quittée bien vite et même avant l’heure officielle de ton dîner, la preuve c’est que ton commensal Guérin n’était même pas encore entré chez toi au moment où je passais le seuil de l’avenue Falluea. Je ne veux pas te gêner dans tes mouvements, mon cher petit homme, aussi je n’insiste pas davantage sur le petit incident de tout à l’heure. D’ailleurs le bonheur ne veut pas être regardé de trop près et gagne beaucoup à être pris les yeux fermés [1]. Taisez-vous je vous aime cela me suffit. Oh ! Oh ! Voilà Suzarde qui embouche la trompette du dîner. Il faut que je descende bien vite pour ne pas être en retard dans le cas où vous viendriez de bonne heure. Je vous dis que je vous aime et que je me contente de cela.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16378, f. 107
Transcription de Madeleine Liszewski assistée de Florence Naugrette

a) « Fallus ».

Notes

[1Dans son Carnet de 1857, Hugo note : « Elle m’écrit (13 juin 1857) : “Le bonheur ne veut pas être regardé de trop près et gagne beaucoup à être pris les yeux fermés.” » (Massin, CFL, t. X, p. 1525)

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