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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 20 janvier 1880, mardi matin, 10 h.

Cher bien-aimé, il faut absolument faire aller tes mauvaises nuits. Il doit y avoir un moyen pour cela. Demain Émile Allix dinera chez toi. Il faut lui demander ce qu’il faut que tu fasses pour empêcher ces insomnies successives qui menacent de s’éterniser, si on n’y apporte pas un prompt remède. J’en sais quelque chose, moi qui suis logée à la même enseigne par la faute de ma vieille goutte à laquelle on ne peut rien changer. Aujourd’hui je ne sais à quel saint me vouer, mais ce n’est pas la même chose pour toi, heureusement ! J’ai oublié de te dire que j’ai reçu de Madame [illis.] une petite caisse de fruits confits, ce qui m’oblige à l’en remercier et à l’inviter à dîner ainsi que son mari et sa mère. Toujours la carte forcée [1]. Enfin, il faut vouloir ce qu’on ne peut empêcher, et faire bonne mine à mauvais jeu [2]. Pourvu que tu retrouves le sommeil, je consens à tout.
Je t’aime et je te le prouve à tous les instants de ma vie.

[Adresse]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF 16401, f. 20
Transcription de Blandine Bourdy et Claire Josselin

Notes

[1Résolution à laquelle on est acculé, qu’on est obligé de prendre.

[2« Faire bonne mine à mauvais jeu » : cacher de mauvaises affaires par une démonstration de gaieté et de repos d’esprit. (Littré)

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