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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 19 janvier 1880, lundi matin, 8 h.

Cher bien-aimé, si je jugeais de ta nuit par le désir que j’ai qu’elle ait été bonne tu n’aurais jamais mieux dormi que cette nuit. Mais, hélas ! je sais trop par expérience que ce qu’on désire le plus arrive bien rarement ; aussi je reste perplexe tant que je ne serai pas assurée que tu as bien dormi. Au froid près, qui est très vif ce matin, il fait un temps charmant et un soleil exquis. J’en vais profiter pour prendre un bain dont le besoin se fait sentir pour moi depuis déjà longtemps. Pour t’obéir, je te fais souvenir que tu dois répondre à la lettre, ou plutôt à la pétition franco-belge [1] que tu as reçue hier. Quoi que ce soit que tu répondes, la courtoisie est d’y répondre tout de suite. En attendant je m’acquitte de mon mieux de ma fonction de SCIEUSE de long et de large [2], et je t’aime encore pire. Ça t’apprendra à t’adresser à moi, c’est bien fait et je ne te plains pas, au contraire…

[Adresse]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF 16401, f. 19
Transcription de Blandine Bourdy et Claire Josselin

Notes

[1A élucider.

[2Substantif, créé par Juliette, à partir du verbe « scier ». Ce verbe prend le sens métaphorique de « fatiguer, ennuyer » depuis le début du XIXe siècle via cette expression : « scier le dos de quelqu’un ». Juliette souligne sa création lexicale en écrivant plus grand, ce que nous rendons par des lettres majuscules. Une « scie » est un refrain lassant à force d’être répété.

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