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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 22 avril 1860, dimanche, 8 h. du matin.

Bonjour, mon plus en plus bien-aimé, bonjour, que tous tes désirs soient satisfaits, que tous tes souhaits s’accomplissent en ce monde et dans l’autre et que Dieu ne nous sépare jamais, vivants ni morts.
Comment vas-tu ce matin, mon cher petit homme ? As-tu bien passé la nuit et ta jambe va-t-elle bien ? Tu me diras cela tantôt. Quant à moi je n’ai pas encore beaucoup dormi cette nuit, mais je me porte à merveille ce matin. Des douleurs de cœur il n’en esta plus question pour le moment et j’ai en perspective la joie de mon cher petit dîner du dimanche et du célèbre loto qui me MANGE tout mon argent. Du reste je ne m’en plains pas si c’est pour le bon motif : malheureux au jeu, heureux etc. etc. etc. J’ai déjà préparé tes cartons parmi tous ceux des trois péronnelles que je dois servir tour à tour avant toi. Quesnard en bisquera. Mais le tour n’en sera pas moins fait et bien fait. À propos de bienfait, je prends acte de celui du bon Dieu ce matin quoi qu’il soit bien chétif. Je profite de mon pâle et faible rayon de soleil pour ne pas allumer le feu dans ma cheminée. Nous verrons si dans la journée tu te sens froid et moi aussi pour en allumer. Jusque-là je fais semblant de croire au printemps et je t’aime tout en fleurs et en baisers.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16381, f. 90
Transcription de Claire Villanueva

a) « il n’en n’est ».

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