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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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10 avril 1859

Guernesey, 10 avril 1859, dimanche matin, 9 h.

Bonjour, mon pauvre doux adoré, bonjour. Je te demande pardon de ma stupide taquinerie d’hier au soir puisqu’elle t’a déplua. Tu ne me dois rien, mon cher adoré, un homme comme toi ne doit rien à personne et tout le monde lui doit tout et quant à moi, je suis trop heureuse que tu veuilles tout mon cœur, toute mon âme et toute ma vie. Mon bonheur tout entier est dans mon amour et rien ne pourrait me faire t’aimer davantage car on ne dépasse pas l’impossible. Ainsi, mon doux bien-aimé, ne te tourmente pas pour me tenir ta gracieuse promesse un peu plus tôt, un peu plus tard et même de la laisser à l’état de bonne intention, car j’ai déjà tiré de ta bonne pensée tout le plaisir et tout le bonheur de la chose réalisée. Merci, mon pauvre grand adoré, merci de ta bonté, de ta grâce, de ta bienveillance, de ta douceur et de ta générosité. Dieu lui-même ne serait pas meilleur que toi. Quand je te dis le contraire, c’est par pur badinage stupide et taquin, voilà tout. Pardonne-moi et laisse-moi t’aimer jusqu’à la consommation des siècles. J’espère que tu as passé une bonne nuit, mon cher petit homme, et que tu vas bien ce matin, Je vais me dépêcher de faire mes affaires pour te recevoir et être tout à toi et à ma chère copire. Juliette.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16380, f. 94
Transcription de Mélanie Leclère assistée de Florence Naugrette

a) « déplue ».

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