29 décembre 1877

Paris, 29 décembre [18]77, samedi soir, 5 h. ½

Branle-bas général dans la maison aujourd’hui, mon grand bien-aimé. Tous les balais, tous les plumeaux, tous les torchons, toutes les servardes sur le pont. Et ce n’est pas fini.
Je profite de toutes les occasions officielles pour faire nettoyer la maison, laquelle, entre nous, en a toujours bien besoin par le rude service qu’elle fait toute l’année.
Mais parlons de Petite Jeanne en attendant qu’elle nous soit tout à fait rendue. Quelle joie de la revoir si bien portante ! Je sais gré à M^me Ménard de m’avoir fait tantôt cette charmante surprise. J’espère qu’elle la renouvellera encore plusieurs fois d’ici au dix janvier où on doit nous la rendre une bonne fois pour toutes. J’ai oublié de te demander si tu voulais qu’on mît sur la table quelques rafraîchissements pour ta réunion politique. Dans tous les cas il sera temps de le faire pendant que nous dînerons là-haut. Quant à aller ce soir chez Busnach, je ne crois pas la chose facile ; au reste, tu en jugeras toi-même. Moi, j’ai bien assez à faire de garder mon [impassible  ? impossible  ?] adoration devant tes suspicions blessantes.

BnF, Mss, NAF 16398, f. 352
Transcription de Guy Rosa