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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1835 > BnF, Mss, NAF 16324, f. 51-52

Mardi matin, 8 h. ¾

Si de t’aimer de toutes mes forces peut influer sur ta chère petite santé, mon Toto, tu dois être bien guéri ce matin, car je ne t’ai jamais plus aimé que cette nuit, je n’ai jamais pensé à toi avec plus de tendresse et de sollicitude. J’aurais voulu pouvoir passer la nuit à tes pieds, je les aurais tant baisés, tant, tant, que ta belle petite tête en serait guérie tout à fait depuis longtemps. Tandis que seule, dans mon coin, je passe ma vie à t’aimer et à m’inquiéter de toi, je crains que tu ne sois malade, et cette pensée suffit pour me rendre bien triste, et rendre ton absence encore plus difficilea à supporter.
Méchant, vous vous êtes en allé avant l’heure, hier. Minuit n’a sonné qu’après que vous avez été parti. Vous comptez donc une minute pour rien, vous ? Eh bien, pour moi, une minute de plus avec vous c’est un siècle de bonheur, comme une minute sans vous est un siècle de tourments de toutes sortes. J’aurais bien envie de vous gronder pour cette petite escapade, mais je vous sais souffrant. Je ne veux que vous dorloterb, vous aimer et vous guérir. Je prendrai ma revanche un autre jour. En attendant, viens que je te baise, viens que je t’adore.

Juliette

[Adresse :] :
À mon cher petit homme

BnF, Mss, NAF 16324, f. 51-52
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « diffcille ».
b) « dorlotter ».

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