28 février 1859

Guernesey, 28 février 1859, lundi, 8 h. du m[atin]

Bonjour, mon cher bien-aimé ; bonjour mon ineffable adoré. Bonjour dans tout ce qui te plaît, avec tout ce que tu aimes, avec tout ce que tu désires ; bonjour avec toute la gaîté de cette douce matinée d’aujourd’hui et dans toute l’effusion de ma tendresse pour toi. J’espère que tu te portes bien, que tu as bien dormi et que nous prendrons un GOOD bain tantôt. J’ai déjà préparé mes clics et mes clacs pour cela. Mais je n’ai pas encore pu faire ma couture car je ne suis pas habile et je ne voudrais pas la SABRER. D’ailleurs Mauger, le grand Mauger, le seul Mauger, le vrai Mauger, n’était pas prêt lui-même. Cela me donne moins de regret et puis encore et surtout, j’aimerais mieux de la COPIRE à mort que tout autre chose, fût-ce^b même une belle table en velours^a. C’est pourquoi je te supplie de m’en donner beaucoup et tout de suite de la bonne copire. En attendant, je te baise autant que je t’aime.

BnF, Mss, NAF 16380, f. 56
Transcription de Mélanie Leclère assistée de Florence Naugrette

a) « velour ».
b) « fusse ».