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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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14 juin 1870

Guernesey, 14 juin [18]70, mardi matin, 7 h. ¼

Je t’ai obéi, mon cher bien-aimé, en dormant toute la nuit presque d’une seule traite et j’espère que je serai tout à fait guérie d’ici à tantôt. L’effet du bismuth est de calmer les vomissements et la chaleur brûlante de l’estomac mais il ne peut rien contre les douleurs rhumatismales car je ne peux pas encore me redresser et ma douleur de côté a reparu, mais pour longtemps, je l’espère. Cher adoré, je m’aperçois que mon obéissance passive [1] à toutes tes volontés fait que je ne parle que de moi et de mes bobos ce qui est plus qu’excessif. Comment as-tu passé la nuit ? Comment vont les petits enfants ? Petit Georges doit être déjà à l’œuvre dans ton gazon en train de perfectionner sa culbute pendant que Petite Jeanne vocalise sur tous les tons son gazouillement ailé. Jouis en paix, mon cher grand adoré, du bonheur que Dieu te donne en ce moment, qu’il soit béni par nos douces âmes dans le ciel comme il l’est par la mienne sur la Terre. SOIS HEUREUX, SOIS HEUREUX, SOIS HEUREUX, JE T’AIME.

BnF, Mss, NAF 16391, f. 164
Transcription de Jean-Christophe Héricher assisté de Florence Naugrette

Notes

[1Clin d’œil au poème de Châtiments (le recueil va reparaître augmenté de nouveaux poèmes) intitulé « À l’obéissance passive ».

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