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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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19 mai 1872

Paris, 19 mai [18]72, dimanche matin, 7 h.

Bonjour, mon cher bien-aimé, que la paix et le bonheur soient avec toi, aussi grands que ta gloire et que mon amour. Comment as-tu passé la nuit ? Bien n’est-ce pas ? Cette pensée me fait trouver la pluie moins maussade ce matin. Cependant il faut convenir que ce joli mois de mai, de la vieille chanson, n’est rien moins que drôle cette année avec sa balançoire de giboulées à la neige, à l’averse, à la grêle et aux coups de soleil. On dirait que les Versaillais votent au ciel comme sur la terre en dépit des saisons et du sens commun. À propos de sens commun, le citoyen Bochet nous en a montré un bel échantillon hier soir. J’espère qu’il aura senti le besoin de s’en expliquer et de s’en excuser à ton fils en s’en allant avec lui aussitôt après le dîner. Mais quoi qu’il puisse dire et puisse faire, il n’en restera pas moins un homme très mal élevé et un logicien politique absurde. Là-dessus je tire mon échelle pour revenir à mon cher mouton qui lui ne dit jamais de non-sens car il ne bêle que pour t’adorer.

BnF, Mss, NAF 16393, f. 138
Transcription de Guy Rosa

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