Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1872 > Mai > 13

13 mai 1872

Paris, 13 mai [18]72, lundi, 3 h. après midi

Si vous croyez que je vous tiens quitte avec mon gribouillis hors tour, vous vous trompez joliment. Pas si bête que de lâcher ma vraie restitus sous le prétexte peu fondé d’un extra muros de pattes de mouche.
Cher bien-aimé, je ris avec toi pour t’inspirer le besoin d’en faire autant pour moi. Il paraît que tu as presque promis à mes deux bonnes de les emmener ce soir à Ruy Blas, ce qui me paraît bien difficile et bien imprudent. Difficile à cause du dîner de Mme Charles et de ton fils, qui ne peut pas être terminé avant huit heures, bien imprudent parce qu’il sera bien difficile de leur retirer cette joie de la gueule avant même qu’elles n’y aient goûté. Tout le monde n’est pas aussi bien dressé que moi à ce manège de Caster [1] domptant les bêtes féroces jusque dans leurs appétits. Aussi je crains que les pauvres filles ne poussent des hurlements de douleur et de rage quand elles se verront déçues dans leurs espérances ce soir. Quant à moi je m’en bouche les oreilles d’avance pour ne rien entendre que mon cœur qui t’adore et qui te bénit.

BnF, Mss, NAF 16393, f. 133
Transcription de Guy Rosa

Notes

[1Dans les années 1840, Caster était un célèbre dompteur de fauves.

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne