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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 29 avril [18]70, vendredi matin, 6 h. ½

Cher adoré, je te donne mon bonjour le plus tendre et le plus joyeux aussi, pourvu que ta nuit ait été aussi bonne que la mienne. À défaut du renseignement qui me manque de ce côté-là, je tâche de prendre mon désir pour une certitude ; j’espère qu’il ne me trompe pas. Je crois que nous aurons une splendide journée encore aujourd’hui. Jusqu’à présent nos promenades ont été favorisées mais gare là-dessus dès qu’il va se mettre à pleuvoir ! Il serait fâcheux pour tes touristes [1] que le moisa de mai fût maussadement pluvieux. Malheureusement nous n’y pouvons rien… que prendre le temps comme il vient et les gens pour ce qu’ils valent. Cette philosophie transcendante n’est pas de moi, mais je la pratique le mieux que je peux. Je regrette de ne pouvoir pas t’aider dans tous les arias [2] domestiques qui te harcèlent en ce moment. Mais pour cela il faudrait être plus habile que je ne suis et surtout être à demeure chez toi ce qui n’est pas possible. Je ne peux donc pousser à ta roue que par la pensée avec tout mon cœur qui t’adore.

BnF, Mss, NAF 16391, f. 120

Transcription de Jean-Christophe Héricher assisté de Florence Naugrette


a) « moi ».

Notes

[1La famille Charles Hugo.

[2Arias : Occupations, agitation.

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