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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 3 novembre 1860, samedi soir, 9 h.

Il ne me parait pas possible, mon doux adoré, que tu puissesa t’esquiver ce soir au milieu du festival de miss Allix. Je n’ose pas l’espérer mais je ne peux pas m’empêcher de le désirer de toute mon âme et je t’attendrai tout cœur dehors jusqu’à dix heures. Je ne dis pas plus tard parce que Suzanne tombe de fatigue. Quant à moi je t’attendrais bien plus longtemps si j’étais sûre que tu puissesa venir ; dans le doute, je ne M’ABSINTHE pas, je me coucherai et je tâcherai de dormir. Jusque-là je jouis des plus beaux effets de lune qu’on puisse voir. Cela vous apprendra à goinfrer loin de moi pendant que le ciel passe en revue ses plus beaux stéréoscopes et que je vous aime dans ma chambre noire de toutes les forces de mon cœur. Cela ne m’empêche pas de souhaiter que tu sois heureux et que tu t’amuses ce soir, mon doux adoré bien-aimé. Seulement tâche de ne pas m’oublier tout à fait et de m’être fidèle absolument : cœur, corps et âme. Tâche aussi de n’avoir pas froid en rentrant chez toi cette nuit et puis aimez-moi je l’AIGUEZIGE. De mon côté je vous aime par-dessus les bords et je vous baise sur toutes les coutures.

BnF, Mss, NAF 16381, f. 286
Transcription d’Amandine Chambard assistée de Florence Naugrette

a) « puisse ».

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