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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 24 septembre 1860, lundi matin, 8 h.

Bonjour, mon adoré petit homme ; bonjour, beau jour, bonheur. Comment vas-tu ce matin mon bien-aimé ? Bien, je l’espère. Quant à moi je suis une fichue patraque et j’ai très mal dormi. Tu vois que la promenade à haute et à double dose ne fait rien du tout contre les caprices de mes insomnies. Mais si cela ne fait rien à mon affreuse carcasse, cela me fait tant de bien à l’âme que je suis prête à recommencer ce matin, tantôt et toujours. Je crois d’ailleurs qu’il fera un temps charmant dans la journée. Pour peu que ton travail ne s’y oppose pas nous pourrons en profiter à toute jambe. Tu as dû te coucher tard car ta fenêtre n’est pas encore ouverte malgré le beau soleil. Tu fais bien de te reposer, mon cher bien-aimé, et je trouve même que tu n’en prends pas assez, de repos, pour l’activité surhumaine que tu as. Dormez donc, mes chères amours, et rêvez que je vous aime pour rester dans la réalité de la VEILLE, du jour et du lendemain. Après cet affreux coq-à-l’âne je crois prudent de me dérober à vos ovations de huées et de grognements. Aussi je M’EN SAUVE de ma restitus après l’avoir bien fermée, verrouillée et cadenassée d’amour, de tendresse et de baisers.

BnF, Mss, NAF 16381, f. 251
Transcription d’Amandine Chambard assistée de Florence Naugrette

a) « verouillée ».

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