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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 9 juin 1868, mardi matin, 6 h. ½

Depuis quand es-tu levé, mon cher bien-aimé ? Ton signal ne me le dit pas. Mais, quelle que soit l’heurea où tu l’as arboré, j’espère qu’il veut dire que tu as bien dormi toute la nuit. Moi aussi j’ai eu une assez bonne nuit malgré un peu d’agitation. Je viens de dire bonjour à la chère petite image du petit Georges et je l’ai montrée à Suzanne qui en a été émue jusqu’aux larmes [1]. Ce cher doux être, il vous ressemble à tous ; il a ton grand front sublime et les beaux grands yeux de sa grand-mère avec le sourire ineffablementb bon de son père. Il est impossible que ce petit être si parfait et si charmant se soit envolé loin de nous pour toujours. Il doit avoir besoin de nos baisers et de tes bénédictions. Je crois à son retour et j’en hâte le moment de toutes les forces de mon âme. En attendant, je voudrais avoir son cher petit portrait en permanence sous mes yeux. J’ai une idée que je te dirai tantôt. Peut-être que tu l’approuveras, alors je serai doublement heureuse de l’avoir trouvée. Jusque-là, je t’embrasse de l’âme.

BnF, Mss, NAF 16389, f. 160
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « quelque soit l’heure ».
b) « inéfablement ».

Notes

[1Le 14 avril de la même année, le premier petit-fils de Hugo, Georges Hugo, est mort prématurément d’une méningite.

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