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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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6 mars 1868

Guernesey, 6 mars 1868, vendredi matin, 7 h. ½

Bonjour, mon cher bien-aimé, joie et bonheur si tu as passé une bonne nuit. Moi j’ai si bien et si longtemps dormi que j’en suis encore toute abasourdie. Je viens de serrer ma chère petite relique d’hier [1], non sans l’avoir baisée et rebaisée tendrement. D’autres viendront après moi, et d’autres encore dans les siècles des siècles qui en feront autant de ces vestiges vénérés de ta personne. Tu peux te le figurer par ce que seraient aujourd’hui ceux d’Homère et d’Eschyle pour les adorateurs du Génie. Aussi je conserve religieusement ces chères parcelles de ton beau visage adoré.
Voilà la tempête finie, c’est-à-dire ton temps de repos passé car il est probable que tu auras comme d’habitude un monceau de lettres et de journaux à lire et à répondre. Je te plaindrais si ce n’était pas l’hommage rendu à ton génie sublime. Il faut savoir supporter ta gloire et mon amour.

BnF, Mss, NAF 16389, f. 66
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

Notes

[1Victor Hugo offre souvent les coupes de ses cheveux et de sa barbe à Juliette. En effet, il note dans son agenda le 5 mars : « barbe et cheveux chez Blick ». Manifestement, la « relique » évoquée par Juliette est la barbe de son bien-aimé.

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