25 mars 1872

Paris, 25 mars [18]72, lundi matin, 9 h.

Cher bien-aimé, pourvu que tu aies passé une bonne nuit et tes chers petits aussi, sans oublier la bonne Mariette, et que tu m’aimes, je ne me plains pas de ma mauvaise nuit. J’espère que j’aurai le temps de m’en remettre d’ici à ce soir car je veux aller à Ruy Blas absolument. Pour commencer je viens de m’infuser une bonne dose de Rappel dans le cœur ; d’abord^a ta petite lettre à la Société des gens de lettres et le grand et excellentissime article de François-Victor. Cela, déjà, m’a fait grand bien et je compte y revenir dans la journée afin d’être digne d’entendre Ruy Blas ce soir. Je pense qu’Henriette pourra utiliser ses services auprès de Mariette ce matin puisqu’elle n’est pas encore revenue de chez toi. Jusqu’à présent elle n’avait pu les faire accepter ni de Mariette ni de Suzanne. Quant à moi, je ne peux rien ni pour l’une ni pour l’autre mais je réclame à cor^b et à cri l’honneur et le bonheur de copier tout ce que tu fais. Aujourd’hui même tu serais bien gentil de m’envoyer quelque chose pour ne pas faire attendre les imprimeurs car il paraît, d’après P. Meurice, que cela presse. Donc, mon grand adoré, de la copie, de la copie, encore de la copie, toujours de la copie. Plus il y en aura, plus le public et moi serons heureux.

BnF, Mss, NAF 16393, f. 82
Transcription de Guy Rosa

a) Ce mot, suivi d’une virgule, est en ajout en interligne et un filet le place après “cœur” ; il nous semble que c’est une inadvertance.
b) Lecture certaine de ce qui est un jeu de mots sans doute inspiré par Hernani.