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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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23 septembre [1841], jeudi après-midi, 3 h. ¾

Que je vous voie rester plus d’un jour à la campagne quand vous serez obligé d’y aller, affreux scélérat, et vous verrez si vous me retrouvez à la même place [1]. Avise-t’en, brigand, et tu verras de quelle jambe je me mouche. On vient enfin de finir le ménage et de nettoyera vos gâchis et vos immondices, vilain petit [dessinb] ; regardez comme ça vous ressemble, c’est-à-dire que c’est ressemblant jusqu’au trompe-l’œil [2]. Quand on vous a vu une fois, il est impossible de ne pas vous reconnaître sur ce fac-similé. Ia ia monsire Dodo, c’est un vrai VIRIDE [3] que ce petit cochon rose. Décidément je suis une grande peintresse [4] !
Jour Toto, jour mon cher petit o. Je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime.c

Juliette

BnF, Mss, NAF 16346, f. 241-242
Transcription de Gwenaëlle Sifferlen assistée de Florence Naugrette

a) « nétoyer ».
b) Dessin d’un cochon à la queue en tire-bouchon :

© Bibliothèque Nationale de France


c) Il y a cent-deux « Je t’aime ».

Notes

[1Pendant l’été 1841, les Hugo ont loué à Saint-Prix, dans le Val-d’Oise, un appartement meublé de la mi-juin à la mi-octobre, et le poète y passe du temps de juillet à octobre pour terminer la rédaction du Rhin.

[2Juliette qualifie souvent Hugo de « cochon, goret, porc », en raison semblerait-il de son manque de soin récurrent.

[3Il s’agit d’un vert plutôt sombre. Que veut dire Juliette en l’employant dans ce contexte ? Une allusion à l’habit vert des académiciens peut-être ?

[4Le jeudi 9 septembre après-midi, Juliette a déjà ainsi proposé une féminisation de nom de métier : « Il me semble que j’en suis grouillante et pouilloulante, mettez ce motte dans votre dictionnaire en regard de pullulante et donnez-moi des droits d’auteuse ».

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