17 juin 1873

Guernesey, 17 juin [18]73, mardi matin 7 h. 20 m.

Chou blanc encore ce matin, mon cher bien-aimé, bien que je fusse à mon poste avant sept heures. Cela prouve qu’il n’est pas aussi facile qu’on le croit de mettre dans ton MIL… ? Tant pis je le risque, tel quel, l’académie en dira ce qu’elle voudra, je m’en bats l’œil. J’en sais plus long qu’elle puisque je t’aime et que tu m’aimes, ça n’est pas plus malin que ça. Comment as-tu passé la nuit mon grand adoré ? Tu as tant de sujets d’agitation que je crains toujours que ton sommeil [ne] s’en ressente. J’espère pourtant que tu auras aussi bien dormi que moi et moins à bâtons rompus. Je pense que la voiture viendra tantôt − mais dans tous les cas nous avons notre charmant pis-aller… aller devant nous bras dessus bras dessous qui ne fait rien regretter et ne laisse rien à désirer. Pour témoin notre douce et agréable promenade d’hier. N’est-ce pas ton avis mon grand petit homme bien aimé ?

BnF, Mss, NAF 16394, f. 182
Transcription de Maggy Lecomte et Manon Da Costa assistées de Florence Naugrette