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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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19 août [1849] dimanche matin, 7 h.

Bonjour, mon bien adoré Toto, bonjour. Malgré mes préventions et ma résolution bien arrêtée de n’être pas heureuse hier et de bouder contre le bonheur que tu m’offrais j’y ai mordu à belles dents et de tout mon cœur. Il en sera toujours ainsi chaque fois que tu voudras t’en donner la peine. Je t’aime trop pour ne pas me prêter à l’illusion de me croire aiméea un peu de toi. Quand je crois le contraire c’est à mon cœur défendant et encore je crois que je n’y crois pas. C’est un besoin de ma vie plus impérieux que celui de respirer que de croire à ton amour. Le jour où j’aurai la certitude que tu ne m’aimes plus je mourrai. En attendant tu as pu voir hier avec quel appétit de toutes sortes je faisais honneur à ton dîner et à ton sourire enivrant. Si j’avais pu prolonger ce bonheur en mangeant plus longtemps je crois que je serais encore à table tant le bonheur d’être avec toi me rend gouliaffe. Malheureusement vous avez demandé trop tôt la carte à payer et c’est à grand-peine si j’avais eu le temps de rassasier ma première faim. Si je n’avais pas craint de vous paraître indiscrète je ne vous aurais pas lâché de sitôt. Une autre fois je serai sans scrupules.

MLVH, D 216 LASVHR/VH
Transcription de Gérard Pouchain

a) « aimer ».

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