24 janvier 1859

Guernesey, 24 janvier 1859, lundi matin, 9 h.

Bonjour, mon grand bien-aimé, bonjour en tout et partout, au-dedans et au dehors de toi, bonjour. J’entends mes poules qui font un vacarme horrible sous prétexte d’œufs frais, mais en réalité elles font plus de bruit que d’omelettes. Cependant le peu qu’elles font, je voudrais bien vous le faire manger parce que je crois que cela vous serait bon pour la santé. A ce sujet, j’espère que tu as bien dormi et que tu te portes comme SUR DES ROULETTES. En attendant que tu viennes me confirmer cette douce espérance, je viens de remplir nos encriers bord à bord d’encre différente, soyez tranquille, mon cher petit homme. Maintenant, j’attends de la copire avec impatience, tâchez de m’en donner aujourd’hui même afin que je ne perde pas mon temps bêtement, ce qui ne m’empêchera pas d’envoyer Suzanne tout à l’heure flâner du côté du bonhomme chinois avant que miss Ailex [1] n’ait eu le temps de le happer, car elle me paraissait assez férue^a de lui nonobstant ces [grandes ?] [illis.] nous verrons s’il vaut vos 2[^F ?]. Jusque là, je vous adore sans marchander. Juliette.

BnF, Mss, NAF 16380, f. 21
Transcription de Mélanie Leclère assistée de Florence Naugrette

a) « féru ».