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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 22 oct[obre] [18]72, mardi matin, 7 h. ½

Je te remercie, mon adoré bien-aimé, d’être venu au rendez-vous malgré le hideux temps qu’il fait en ce moment [1]. J’en suis bien touchée et bien reconnaissante et bien tourmentée, aussi, parce que je crains que tu ne finissesa par t’enrhumer. Tout à l’heure je te voyais frotter ta pauvre tête toute mouillée avec une sorte de remords en pensant que c’était à cause de moi. Je te supplie, si tu persistesb à me donner la joie de te voir tous les matins, de prendre au moins quelques précautions pour que cela ne tourne pas à mal contre toi. Depuis deux jours tu ne mets pas de chapeau, c’est une imprudence inutile et dont je ne profite même pas puisque je ne t’en vois ni mieux ni plus longtemps. Cher adoré, pense que ta santé c’est plus que mon bonheur, c’est ma vie. Je te la recommande en égoïste qui veut vivre longtemps pour t’admirer, pour te servir et pour t’aimer et pour te bénir. Je serais bien heureuse de savoir que tu as bien dormi toute la nuit. Dans le doute je m’abstiens de préjuger la question en dédiant mon insomnie à ton bon sommeil s’il y a lieu comme je l’espère.

BnF, Mss, NAF 16393, f. 293
Transcription de Bulle Prévost assistée de Florence Naugrette

a) « finisse ».
b) « persiste ».

Notes

[1Selon leur rituel matinal, Victor Hugo vient accrocher un morceau de tissu blanc à son balcon, que Juliette voit de sa fenêtre, pour lui signaler qu’il est levé.

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