Guernesey, 30 décembre 1868, mercredi matin, 7 h. ¾
Je t’aime. Si tu as passé une bonne nuit, je suis contente de la mienne. Autrement je m’en plaindrais doublement car je n’ai pas dormi plus de 2 h. ½ dans toute la nuit. Je vais prendre un bain ce matin qui me calmera un peu les nerfs que j’ai très agités. Mais ce n’est pas de mes misères dont il s’agit mais de mon futur bonheur. TROISIÈME ET DERNIER AVERTISSEMENT : MA LETTRE, MA CHÈRE PETITE LETTRE, MON ADORÉE PETITE LETTRE, JE LA VEUX, JE LA DÉSIRE, IL ME LA FAUT POUR MES ÉTRENNES. EST-CE CLAIR ? ÊTES-VOUS ASSEZ AVERTI ???
Nous voici bientôt hors de cette lugubre année 1868. Espérons que nous y avons laissé tous les deuils de ta vie [1] et que Dieu te donnera le bonheur proportionné à ta gloire et qu’il me laissera vivre à côté de toi pour m’en réjouir et pour t’adorer.
BnF, Mss, NAF 16389, f. 358
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette