Bruxelles, 30 septembre 1868, mercredi matin, 9 h.
Bonjour, mon cher bien-aimé, je ne te dis que ça mais j’y mets tout mon cœur et toute mon âme. J’espère que tu as bien dormi et petit Georges aussi. Je n’ai eu qu’une quinte cette nuit. Il est vrai qu’elle a été assez forte pour amener un peu de vomissementsa. À part cela, j’ai assez bien dormi et je me porte comme plusieurs vieux Ponts-Neufs. Je crois que j’aurai très beau temps pour mes courses tantôt. Je me dépêche de faire mes ablutions pour être prête quand Mme Berru viendra déjeuner. J’espère qu’il est bien entendu que vous venez tous dîner ce soir ici. Le dîner serait d’autant meilleur si on pouvait être sûr d’avance du nombre des convives. Tâche de venir assez tôt pour me renseigner utilement là-dessus. Je serai rentrée à deux heures et je vais faire de mon mieux mon métier d’intendante et de femme de ménage pour justifier ta confiance et pour mériter ton amour. Je t’adore.
BnF, Mss, NAF 16389, f. 272
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette
a) « un peu de vomissement ».