Bruxelles, 9 septembre 1868, mercredi matin
J’espère, mon cher bien-aimé, que tu as aussi bien dormi que moi et que ta charmante petite bru ne se sera pas ressentiea du vent plus que frais d’hier soir. Quant à moi, j’ai un peu de mal de gorge ce matin mais je n’en tiens aucun compte pour le forcer à s’en aller plus vite. Tu as dû recevoir comme moi en rentrant chez toi hier soir La Gazette de Guernesey envoyée par Mme Chenay. Je me suis assurée tout de suite qu’elle contenait l’article de Kesler sur ta chère femme mais, faute d’yeux, j’en ai remis la lecture à ce matin. Dès que je t’aurai donné tout ce que j’ai dans le cœur, je m’empresserai de le lire ainsi que celui de J. Janin [1]. Il me semble que toutes ces couronnes d’admiration, de vertu, de gloire et d’immortelles qu’on offre à cette grande âme sont cueillies dans mon cœur et que c’est moi qui les lui donne à travers la vénération universelle. Je lui demande de me bénir comme je la bénis et de me permettre de t’adorer.
BnF, Mss, NAF 16389, f. 250
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette
a) « ressenti ».