Guernesey, 24 mars 1868, mardi matin, 7 h. ¼
Ma bonne nuit saute au cou de ton bonjour et lui demande comment tu as dormi, comment tu te portes et comment tu m’aimes ? J’attends, je désire, j’espère une bonne réponse à ces trois questions. Je n’avais garde, tu le comprends, d’être malade aujourd’hui. L’eussé-jea voulu que je n’aurais pas pu, car d’avoir touché seulement le bord d’un feuillet de ton manuscrit, j’ai été guérie miraculeusement comme par la robe de Jésus. Tu connais maintenant le pouvoir de cette panacée sur moi et je te laisse désormais la responsabilité de mes bobos et de ma carcasse. Quel bonheur !!!!!! de se retrouver après un an d’absence en plein génie dans ton beau, terrible et sublime livre *** [1] ! D’y penser cela me remplitb de joie, de soleil et d’admiration. J’ai le printemps dans le cœur et mon âme s’épanouitc dans l’adoration.
BnF, Mss, NAF 16389, f. 60
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette
[Blewer]
a) « l’eussai-je ».
b) « cela me rempli ».
c) « mon âme s’y épanouie ».