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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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20 mars 1881

Paris, 20 mars 1881, dimanche matin, 7 h. ½

Cher bien-aimé, j’ai essayé, sans succès, ton bon conseil de rester au lit. Mais cela ne m’a pas été possible, ce qui fait, qu’en désespoir de cause, je me suis levée et me voici déjà installée dans mes occupations de tous les jours, dont la première, ma restitus, que je te donne séance tenante, corps, cœur et âme.
Je t’ai dit hier qu’on avait remis à la pitoyable Albertine Séran, femme Perrault, ses lettres, non décachetées, ce qui n’a pas produit d’autre effet sur cette déplorable créature que celui de m’écrire sous le couvert de sa mère une lettre si suppliante qu’il faut que tu la voies et que tu lui accordes encore une fois le secours qu’elle te demande : 40 F. pour la dernière des dernières fois. Voilà onze ans qu’elle renouvelle cette promesse, espérons que cette fois elle la tiendra définitivement. En attendant, ce honteux quémandage me trouble et m’attriste plus que de raison et j’ai besoin de tout mon courage pour ne pas jeter le manche après la cognée.
Cher bien-aimé, pardonne-moi ce moment d’amère impatience. Je t’aime, hélas ! je t’aime, je t’aime et je ne peux ni ne veux cesser de t’aimer ! Donne à cette malheureuse ce qu’elle te demande et puisse-t-elle nous laisser en paix une fois pour toutes. Je t’adore.

[Adresse]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF 16402, f. 57
Transcription de Caroline Lucas assistée de Florence Naugrette

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