Paris, 27 nov[embre] [18]79, jeudi matin
Cher bien-aimé, j’ai dû donner le pas à la mouche de ton coche avant celui de ma restitus. Maintenant que je suis sûre de ne plus entendre son fastidieux bourdonnement je prends le temps d’écouter mon cœur qui me dit toutes sortes de tendresses pour toi et que je résume dans ce seul mot : Je t’adore !
J’espère que la journée se passera sans anicroche au Sénat et à notre festival ce soir. Je ne suis cependant pas sans une sorte d’appréhension pour l’un et pour l’autre. Enfin il faut vouloir ce qu’on ne peut empêcher, même les cocottes qu’on aimerait mieux chasser que manger. Donc au petit bonheur. En attendant, mon grand petit homme, je te souris de confiance et d’amour.
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16400, f. 287
Transcription d’Apolline Ponthieux assistée de Florence Naugrette