Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1863 > Décembre > 31

Guernesey, 31 décembre [18]63, jeudi matin, 9 h.

Bonjour, mon tout adoré, bonjour pour tous les bonjours de cette année que je résume en un gros baiser que je voudrais te donner IN NATURALIBUS au lieu de te le [illis.] au risque qu’il se [illis.] se perde en route. Comment as-tu passé ta nuit, mon cher petit homme, as-tu, comme moi, dormi tout d’un trait sans aucune insomnie ni mauvais rêves ? Je le voudrais pour ta santé qui est ma vie et pour l’honneur de notre amour qui ne veut pas, qui ne doit pas, qui ne peut pas avoir rien en dehors de la communauté en bien comme en mal. J’espère que notre solidarité sympathique ne se trouvera pas en défaut ce matin et que nous sommes tous les deux au même point de sommeil, de santé, d’amour et de bonheur.
Comme ma sœur a bien fait de prendre son parti mardi à en juger par la tempête carabinée d’aujourd’hui. Grâce à sa prévoyance elle est arrivée sûrement et en plein beau temps sur le plancher [illis.] et ce soir ou demain elle reprendra possession de son KOCH [1]. Sa villégiature n’aura pas été fort amusante chez moi, du moins en ce qui me concerne, mais elle était prévenue d’avance et ne pourra pas s’en plaindre sans injustice. Quant à toi, mon adoré bien-aimé, tu l’as comblée de toute façon et je t’en suis aussi reconnaissante que pour tout ce que tu fais pour moi depuis un bout de ma vie jusqu’à l’autre. Merci, mon cher petit homme [illis.] je t’aime, sois béni, tâche de ne pas oublier ma chère petite lettre de demain si tu veux que je commence l’année nouvelle comme je vais finir celle-ci : dans le resplendissement de l’amour et du bonheur. Tu as bien des choses à faire, mon pauvre bien-aimé, pour ceux que tu veux récompenser de leur admiration et de leur dévouement pour toi. Je ne sais pas comment tu feras [plusieurs mots illisibles] car le nombre en est grand même en ne comptant que les plus proches, les plus hardis et les plus [illis.].

BnF, Mss, NAF 16384, f. 299
Transcription de Gérard Pouchain

Notes

[1Jeu de mot entre le nom de son beau-frère (Koch) et « coq » (pour « mari »).

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne