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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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22 juin 1863

Guernesey, 22 juin [18]63, lundi midi

Mon pauvre bien-aimé, j’ai le remords de t’avoir inquiété pour bien peu de chose ce matin, car ce n’est pas la première fois que toi et moi avons des insomnies et des maux de tête. J’aurais dû attendre le moment où tu viens baigner tes yeux pour te faire cette confidence sans importance, à preuve que je suis très bien maintenant et que je serai encore mieux tantôt quand nous roulerons côte à côte, la main dans la main, âme contre âme, en plein air et en plein soleil. Je me sens si heureuse quand je me sens auprès de toi que je me figure que tout le monde doit désirer le même bonheur. C’est ce qui m’avait fait te parler de ta petite belle-sœur [1], sans songer que la voiture est trop petite et que notre joie et notre intimité en seraient diminuées de plus de moitié, que cet égoïsme nous soit pardonné dans le ciel de l’amour et nous soit un titre à une extase de plus dans le paradis. C’est la prière que j’adresse du fond du cœur au dieu des amoureux. Du reste il fait un temps à faire reverdir une bûche. Quant à moi qui suis du bois dont on les fait je me sens toute gaillarde depuis les pieds jusqu’à la tête. Je vais me dépêcher de faire mes petites affaires pour être prête à quatre heures. Il faudra que nous nous occupions de la maison si nous voulons qu’on commence au jour dit. J’aurais voulu avoir les clés pour faire transporter tous les morceaux de bois sculptés et une partie des porcelaines et des faïences. Il serait bon aussi que tu t’entendissesc d’avance avec Gore sur le moyen de décoller les pieds et la corniche de mon lit qui ont sia stupidement et peut-être si méchamment colléb. Enfin, mon cher bien-aimé, il faut surtout que tu m’aimes comme je t’aime c’est-à-dire [illis.].

BnF, Mss, NAF 16384, f. 164
Transcription de Gérard Pouchain

a) « qu’on si ».
b) « collés ».
c) « entendisse ».

Notes

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